Andrzej Swietochowski

DEUX  MONDES

ou
Un vol
ou
La quête du sens en temps réel

 

 

 

Introduction



Un chariot

La chapelle

Programme

Le Vide

L’inconnu

Le vol

Le choix

La réalité

Opéra

Sahor

Dame Blanche

La soirée

Un pique-nique

Note :

E-mail
Copyright © Andrzej Swietochowski
Révision 10 juin 2000


 






INTRODUCTION


Est-il raisonnable de partager le réel en un domaine objectif et un domaine subjectif ? Est-il sage de diviser, de séparer l’union parfaite du réel ? Nous pensons que la réponse à cette question est donnée par notre propre présence : nous sommes, donc nous séparons le monde et donc, nous nous posons cette question. En effet, si on admet que l’on « est », la séparation en moi - subjectif et en « non-moi » - objectif est évidente : elle est notre réalité.

L’autre position ce serait de dire que, en fait, nous « ne sommes pas », que notre conscience subjective, par rapport au réel, est « fausse » ou, encore, qu’elle est une illusion. Mais, ce serait aussi dire que nous constituons un «UN» indivisible et que, à part cet UN, il n’y a rien. Cependant, pour justifier la présence de l’illusion « d’être », nous serions alors obligés de concevoir «celui qui la perçoit» donc, admettre l’imperfection de cet UN parfait ou, encore, de cet état de «ne pas être».



Nous pensons donc que, par rapport au monde extérieur, nous existons, que «nous sommes» séparés de lui et que cela fait notre réalité. Mais nous pensons aussi que nous approchons l’autre état - celui de « ne pas être », c’est-à-dire l’état de l’UN : ou bien par le renforcement de notre séparation du monde extérieur ou bien, par l’union avec lui. Dans le premier cas, nous devenons «un monde» total, parfaitement objectif et uni à l’intérieur de lui-même : le « moi » séparé de l’extérieur. Deuxième cas, l’union de notre subjectivité avec l’extérieur objectif est la dissolution de notre « moi », la dispersion, la participation au réel ou, encore, la mort.

En effet, les deux aboutissements de l’état de séparation ne peuvent être que des états d’union : ô combien différents ! 


La séparation, la conception, l’analyse, sont des états de souffrance qui peuvent conduire à l’union et à l’état de plaisir qui en résulte. Pourtant, si l’état de séparation est approfondi il aboutit, grâce à la dispersion, à l’union avec le réel, donc à la mort irréversible du « moi ».

De même la synthèse, la réalisation, l’union, sont des états de plaisir qui peuvent conduire aux états de séparation et aux souffrances qui les accompagnent. Cependant, si l’état d’union et de plaisir est approfondi, il mène à la séparation totale du réel, donc à une réalité indépendante donc, du point de vue du réel - à la mort.

Les deux états alternés, presque simultanés, la communication entre les mondes d’union et de séparation, l’état limite entre l’analyse et la synthèse sont la conscience d’être : être à la fois « moi » et « non-moi », subjectif et objectif.

Le livre Deux Mondes est une tentative de description de ces deux états, appelés dans le récit « connu » et « inconnu » et, ensuite, un essai de montrer leur union. Or, pour que le lecteur puisse saisir ces états, au départ il faut, nécessairement, qu’il assouplisse sa réalité « unie », qu’il la sépare. En effet, la projection de nouveaux concepts sur notre réalité la sépare ou, autrement dit, crée de nouveaux objets-déterminations. Et puisque la conception, comme toute séparation, est un état de souffrance : le texte demande au lecteur une certaine diligence. 

Et si l’effort de conception est fait, le plaisir d’union ou, encore, 
le plaisir de compréhension du « modèle de réalité » développé dans le livre vient, nous le pensons bien.