DAME BLANCHE
ou 
la conscience

 

- Bonjour, An, as-tu bien dormi ? L’esprit en forme ? La conscience
brillante ? Ou seulement étincelante ? Peut-être un peu verdâtre ? d’en bas ...

 

- Eh ... Laisse cet opéra tranquille. Je me suis reposé parfaitement. Je suis un autre homme ! Il me semble que j’ai rêvé ... mais je ne me rappelle rien. Attends ... Comment était-ce ... Je volais quelque part ... Vers la nébuleuse d’Andromède ? Evidemment, il n’en reste rien. J’oublie toujours si vite mes rêves ... Et toi, Arol ? 
- O ! Moi, pendant que tu dormais, je pensais ! Et figure-toi que ce n’était pas une nébuleuse qui me préoccupait ...

 

- Mais tiens, regarde, le soleil ! Dans notre grotte cosmique !
- Le soleil ? An ! Où vois-tu le soleil ?

 

- Où ? C’est moi ! Tu m’as demandé si ma conscience brillait. 
Elle brille comme une aiguille,
s’enroule et se déroule
chauffe et rigole
d’un tube dégringole ... ha ! Ha !
- Aïe, aïe, An, que t’arrive-t-il ?

 

- Je ne sais pas, mais, depuis cet opéra, j’ai l’envie irrésistible d’en finir avec ces « quelques choses » ... monter en l’air ... Et, enfin jouer du jazz ... Jouer le tube dans le « Modern Jazz Quartett » !
- Un tube dans le Modern Jazz Quartett ! Tu es fou ! An, reste là où tu es. Je reviens tout de suite. Oui, oui, je reviens ... Reste là !

 

- O ! C’est moi, une minable créature !
O ! Quelle aventure !
Plus jamais dans le monde ... connu ... uuu ... uuuuuuu !
O ! An - d’or - m’aide ! Quel est ton poil ?
O ! Moi bipède ! An-transcendantal !
- Tiens, An, avale cela, vite ...

 

- O ! Non, mon Arole !
Ce n’est qu’un casse-rôle,
je me sens très bien !

 

- Regarde, ma conscience se dresse, sur deux pattes ! Comme Volna,
indique le niveau maximum de Mercure ! 
Ah ! Quelle température !

Je vais écrire un opéra pour deux tubes :

 

ou 
Arol  et  An
ou 
Toi  et  Moi
ou 
A  et  A

 

Arol ! Ecoute ceci : un tube et un tube - cela fait deux tubes !
Ou encore : A et A - c’est aaaaaaaa ....... aaaaaaaaa .......

 

- O ! An !
Poète génial !
Nul ne t’égale !

Quoi ! Moi aussi !
La catastrophe
cosmique !
chaque strophe
comique.

 

- O ! Arole, Arole ! 
Ne joue pas avec la parole,
car ta pâte grise,
se particularise
et devient folle !
- Oui, oui,
elle gicle, heureuse,
par un trou, curieuse,
dans le monde « C » s’en va.

 

- Diva ! Diva ! Diva !

- Energie ? Non.
Dans le monde « C »
c’est moi !

 

- Va, va,
et je serai là ... 
à ton arrivée.

- Ça jamais !
Là ! Je serai seul !

 

- D’accord, mon cher, tout à fait d’accord que tu sois seul.