La raison
ou
" Je sais "
- La connaissance non protégée par une
limite s’enfuit dans
le vide et en réapparaît comme ignorance.
- La tolérance, ou autrement dit, l’acceptation
de la différence,
mène à la formation de structures complexes.
- La sortie du labyrinthe d’espace
objectif est une :
le temps subjectif.
- Prendre parti au conflit plutôt que de s’y
opposer,
est l’intelligence.
- Le " deux " est le début de la
continuité et de l’existence.
- La pensée est un dialogue avec le vide,
la description de ce dialogue, écriture, et la lecture,
un nouveau dialogue avec le vide.
- Vouloir mourir, c’est vouloir imiter la
continuité parfaite de la nature,
c’est imiter son unité. Alors que vouloir
vivre
est un désir de participer à l’unité de la nature
afin de transposer, en appliquant
le même processus d’imitation,
cette unité dans son propre intérieur.
- La vérité est aussi simple que
dangereuse.
- La connaissance est ce qui a le potentiel
de se diviser ;
l’indivisible est l’ignorance.
- Tout ce qui " est " tend vers l’union,
et, s’unissant, périt.
- Seul un esprit cohérent est capable d’évoquer
l’absurde,
de s’enchanter par exemple des fables et, ainsi,
d’affaiblir son état de
cohésion.
En revanche, un esprit désordonné, afin de se
construire,
tend vers le rationnel, vers la compréhension des choses.
Et les fables ? Il les analyse.
- Celui qui regarde tout, ne voit rien.
- La pensée permet d’échapper au réel,
hélas,
elle fait tomber dans la réalité.
- La lumière est un regard du vide.
- Là où il y a de la répétition, où il
y a " le devoir " de répéter,
il y a des lois de répétition.
- Le soleil ne s’est pas montré ce midi.
- Que fait-il ?
- Il se cache dans son nid, attend le meilleur espace.
- A partir d’une certaine densité de la
connaissance,
l’ignorance naît.
- L’inconvénient majeur de l’ignorance
est qu’elle attire
la connaissance.
- L’énergie est un conflit.
- Pour l’incommensurable, le fini est
Dieu.
- La connaissance est dense et lourde comme
le passé,
l’ignorance est transparente et légère comme le futur.
- La phrase courte est comme un coup de
sabre,
la phrase longue comme un martelage.
- L’ordre est local, le chaos - universel.
- Ce que l’on doit, ou ce que l’on ne
doit pas faire,
n’est qu’une servitude où le passé, en générant
le futur,
contrôle le présent.
- Le langage de la description transforme le
réel en réalité.
- Le fait de vouloir connaître sa propre
identité,
de comprendre la nature de la conscience,
n’est rien d’autre que la nécessité de se prouver que l’on est.
- La perception de ce qui est, sans pensée,
la perception du réel,
est la mort.
- Qu’est-ce que l’absurde, sinon la
raison de l’autre ?
- L’infini est suspect, on l’atteint en
montant l’échelle des limites.
- L’existence répète ce qu’elle est
car elle n’a pas de certitude
de ce qu’elle est.
- La simplicité de la vérité la protège
-
il n’y a pas de risque de la connaître.
- L’union de deux humains fait un,
non-humain.
- Ce qui existe, en existant, piétine des
sentiers dans l’absent.
- C’est étrange, le nombre des hommes est
toujours
un nombre entier :
" L’homme est un quantum du continuum qu’est l’humanité ".
- L’humour absurde, ce prince du "
Mundus Imaginalis ",
est un discours indirect qui, grâce à un jeu subtil
d’évocations
créées à partir de mots portant des significations opposées,
présente la réalité de manière à en extraire les aspects
difficilement
observables, ces trésors invisibles du réel.
- Il y a des phrases qui ne disent rien, les
meilleures.
- Dans la connaissance objective demeure l’ignorance
subjective,
dans la matière, l’énergie
et dans le plaisir, la souffrance.
- Pour parler, il n’est pas nécessaire de
savoir, alors que pour savoir,
il faut des paroles.
- La science n’a pas de but, sinon elle ne
serait pas objective,
m’a dit un scientifique en signant un superbe programme
de recherches.
- Tout ce qu’on dit sur l’existence est
critiquable,
car c’est l’existence qui le dit.
- Un moyen d’éviter la critique est de ne
rien dire.
Mais d’autres critiqueront cela en disant
que ne rien dire,
est déjà dire quelque chose.
- La vérité n’apparaît que sur un fond
de faux.
Elle est un instant dans l’éternité,
un point de repère dans l’espace vide de mon âme.
- Etrange, la vie se manifeste uniquement
là où il y a de la mort.
- Tout objet : lumière, mot, ou pierre peut
devenir un moyen
de relation. Or, c’est seulement quand on discerne la différence
entre une
pierre et le message qu’elle porte que
la communication a lieu.
- La matière et l’énergie sont la
conséquence de l’imperfection du vide.
- La raison seule, séparée de l’absurde,
est l’un, l’absence et
la mort. La raison opposée à l’absurde le transcende :
observation, vie et conscience
" sont ".
- Le temps brûle moins vite si on le
regarde.
- Il n’est pas de choix entre " être
" ou " ne pas être "
car ces deux états sont également
absurdes.
- Ce n’est
que " être et ne pas être ",
le compromis entre vie et mort, la limite, qui est raisonnable.
- L’éternité est un manque de repère.