Y
Oui, sans doute quelque chose voile,
divise, partage...
Ambition ?
Désir de changement ?
Pressentiment d’une profondeur ? D’un rien ?
Une nouvelle forme ?
L’effacement de l’ordinaire ?
Je regarde une assiette de soupe.
Des légumes flottent,
vitamines ramollies.
J’insiste,
et regarde,
à travers la fenêtre :
Le vent soulève des papiers,
sur la route,
un tourbillon de poussière,
voile le lendemain.
Y
Je suis tellement cher
à moi-même,
qu’il me manque de l’imagination
de voir quelle est ta version.
La tristesse arrive
comme un nuage de grêle.
Comment trouver la rive ?
La tienne ou la mienne ?
Laquelle est réelle ?
Embrumés, les versants de la patience,
tu te fâches depuis le matin.
Une montagne chauve de nuances ?
Ou une carte lue à l’envers ?
Tu dessines des figures sur le sable,
un verre de vin peut-être ?
De la vieille bouteille ?
... à l’insurmontable !
Une ambiance de basilic,
un reflet de moi en toi.
Que le nuage, que la vie,
que la vérité.
Que c’est beau !
Je passe à côté de toi,
tu évites mon ombre.
Y
Au fond du puits - un palais,
le vent sans cesse
depuis quelques jours,
et toujours je me trompe
en pensant.
Un rouge-gorge dans la chambre,
je l’effraye en rentrant,
si énorme que je suis...
Les crasses flottent sur la rivière,
s’accrochent aux racines sous l’eau.
J’ai pêché quatre bidons métalliques
et une bouteille verte.
De nouveau le palais,
brillant
parmi les nuages et tremblements d’eau.
Le seau tombe,
le palais,
combien de fois
penserai-je encore...
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