- Ecrire. Une façon d’écarter la raison, de défier l’autre.
Car, lors de l’écriture, personne n’interrompt le cours du
développement de la pensée, ne contredit, ne donne de conseils.
Et, en plus, on peut remonter le temps ! Lire la pensée figée et,
si l’on veut, la corriger, créer une nouvelle pensée.
- Elle voulait comprendre pourquoi, quand le vent souffle en montagne,
je pars avec lui. Je lui expliquai : et elle fut morte,
subitement.
Alors, je soufflai dans l’oreille de son cadavre
un petit mensonge : " Je t’aime, réveille-toi ! ".
Et elle se leva, me disant : " Dis, pourquoi m’aimes-tu ? ".
- Ce poème qui parle de la " danse des fleurs ", n’est pas de moi.
Dans le mien, les fleurs luttent pour leur vie, comme moi,
en écrivant, par exemple, cette phrase.
- Désespérer, chercher un poème dans le vide de mon esprit,
est vivre. Le trouver est mourir, est partir pour une nouvelle vie
dans le vide.
- Aujourd’hui, je n’ai rien trouvé, pas un seul poème,
pas une phrase géniale. Que dira mon chef, An d’Jey,
l’Araignée d’Espace ?
- Un jour, je volais au-dessus d’une feuille de papier blanc.
Et je vis, je le jure, rien que du blanc : un poème vide.
- Je meurs avec chaque nouveau poème et je renais
quand il s’en va.
- Le poème est un déchet produit lors de la transformation
de l’homme en poète.
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