Andrzej  Swietochowski

Erspine

Le Livre du Destin
ou
Le Visage de l’Espace

 

Première continuation de VERIS
ou Le Visage du Temps


Theatrum Hermeticum
en cinq mystères

Récit d’aventures accablantes

Ecrit, dessiné et photographié
entre la fin de cet après-midi et
le début du XXIe siècle

A La Louvière, 
chez Le Daily-Bul

Collection " Le Vide "

 

 

 

 

 

 

Actuellement ERSPINE n'est disponible
qu'en forme d'un livre traditionnel :

Format 223 x 167 mm, 11 photographies, 3 dessins, 138 pages
 ISBN 2-930136-12-X

 

Aux Editions du Daily-Bul, 
29, rue Daily-Bul, B-7100 La Louvière
Collection « Le Vide » :

 

 

 ( la version en code html en préparation )


 

 

Extraits de "Erspine" :

 

 

 

DONCQ

Cinquième Mystère

 

 

 

 

AVERTISSEMENT

L’esprit s’éteint ; il part vers l’humain.

 

FIN DE L’AVERTISSEMENT

 

 

 

 

 

 

 


Extrait du livre,
page 101

 

 

 

LA  COPIE  D’UN  ARTICLE  PARU  DANS LE MAGAZINE  " AURORE " :

 

UN  COMMENTAIRE  THEORIQUE
SUR  LE  POETIQUE


VERIS ou Le Visage du Temps
Andrzej Swietochowski, Le Daily-Bul, " Collection le Vide " 1996.

ERSPINE ou Le Livre du Destin
Andrzej Swietochowski, Le Daily-Bul, " Collection le Vide " 1998.

 

VERIS est un récit d’aventures dans le monde de l’imagination. Les héros, le chevalier Veris et son ami Erspine, un cheval, voyagent à la recherche du " Mundus Imaginalis ", - état de conscience où tout est possible.

 

Dans leur quête, les héros sont confrontés aux changements incessants de la réalité. Tout change, les objets et les personnages se transforment, le temps et l’espace sont abolis. Même l’auteur, le lecteur et l’éditeur du récit, intégrés dans les aventures, n’échappent pas à cette règle.

 

Les réactions du chevalier et de son ami aux turbulences dans lesquelles ils chevauchent sont très souples. Ces mouvements, ou plutôt ces trans-formations, sont si invraisemblables que, simplement, ils les suivent. Ils acceptent l’absurdité des situations et, finalement, c’est en osant eux-mêmes l’absurde, ce véhicule capital de l’imagination, qu’ils approchent le mystérieux Mundus Imaginalis.

 

Or, ce monde est un domaine fermé, un enclos hermétique qui n’appartient qu’à l’individu qui le crée. Le monde de l’imagination est exclusif car construit par la pensée et, comme tel, n’est observable, par d’autres individus, qu’indirectement. Toute observation, perturbation, mesure, regard ou même pensée détruit l'état de Mundus Imaginalis et fait apparaître l'observable, le visible, la matière, le langage - imparfaits. Le Mundus Imaginalis exclut tout partage, c'est un état intime, subjectif, hermétique.

Imaginer, ce n’est pas décrire tel ou tel paysage, imaginer c’est le créer. En ces termes, toute oeuvre ( peinture, développement philosophique, dessin, sculpture, récit, photographie, musique ou toute autre réalisation ) apparaît comme une trace, un témoignage, un compte rendu de ce qu’est cet état imaginatif de la pensée ou, plus largement, de la conscience de son créateur.

 

L’imagination est la création d’une vision du monde et de soi-même autre que celle dictée par la raison et la connaissance des lois communes - ces séparateurs rationnels du réel. Contrairement à la réalité ordinaire, le monde de l’imagination est un domaine non-séparé, bien qu’il soit gouverné par ses propres règles séparatrices. Dans ce monde, il n’y a pas de différence entre le moi et l’autre, d’où tout est possible. En effet, l’état de Mundus Imaginalis est une réalité parfaite, un espace uni, non limité, ni par le temps ni par des séparations entre ses éléments, dont l’existence est nécessaire uniquement pour que cette union puisse se produire.

 

L’humour abstrait, ce prince du Mundus Imaginalis, amplement soutenu dans les livres, est un libérateur par excellence du monde de l’esclavage rationnel. Aussi est-il un discours indirect qui, grâce au jeu subtil d’évocations créées à partir de mots portant des significations opposées, présente la réalité de manière à en extraire les aspects difficilement observables, ces trésors invisibles du réel.

Les livres sont enrichis de dessins et de photographies, - autre type de langage indirect. En effet, ces images ne donnent pas une représentation complète, finie, d’un sujet, elles ne proposent pas des structures fixes. Elles contiennent seulement des éléments ou des motifs d’images virtuelles qui, réunis par la conscience de l’observateur, peuvent former une nouvelle représentation, peuvent déclencher le processus de création d’une vision. Elles permettent au lecteur de découvrir sa propre - subjective ou " hermétique " - vision, elles donnent un aperçu de ce qu’est l’expérience d’union et, enfin, elles facilitent la pénétration dans cet " absurde " Mundus Imaginalis.

 

Ainsi, le langage indirect, implicite, impersonnel, absurde, vide, doux, s’adresse-t-il à la " pensée incon-sciente ". Comment le fait-il ? En inscrivant la connaissance com-muniquée sous forme d’éléments faiblement unis qui, de ce fait, peuvent être acquis sans trop de résistance de la part de la pensée consciente et être intégrés dans la connaissance du receveur.

 

Et ce sont, en effet, seulement des éléments-motifs faiblement unis entre eux qui peuvent devenir la base d’une nouvelle structure conceptuelle. Ce ne sont que des motifs libres qui, grâce à un effort de concentration, pourront créer dans le temps futur une synthèse, un nouveau sens, une idée ou une vision toute nouvelle, une " compréhension intuitive ", ou encore, une révélation. Oui, une révélation, car la "  lumière " de ce moment unique de l’apparition de la " vérité " est créée par l’union, par une nouvelle organisation de la connaissance dispersée, cette lumière hermétique qui ne peut être vécue que par le " moi ", - la lumière de la jouissance de l’imagination créative.

 

A l’opposé du langage indirect, se situe le discours direct, rationnel. Faisant appel à la compréhension, il s’adresse à la pensée consciente et propose des vérités, en admettant, bien sûr, qu’elles ne sont que relatives. Ces vérités, étant explicitées par le discours, sont visibles, disponibles à tout moment pour la pensée consciente.

 

Etant destiné à un receveur " compréhensif  ", le discours direct communique des théories ou des lois raisonnablement construites qui s’auto-soutiennent par des liens forts. Or, si ce discours est accepté, il oblige à suivre les développements ou les doctrines qui, étant cohérents, se défendent contre tout doute. Et cela crée, naturellement, une défense de l’autre contre ces idées qui ne sont pas nécessairement compatibles avec les concepts dominant sa pensée. Ce discours mène, souvent, à la naissance d’un sentiment d’offense personnelle et au rejet de la communication.

 

Les éléments communiqués d’une façon explicite par le discours direct forment, nous l’avons vu, la connaissance accessible à la conscience de l’individu, - sa mémoire. Or, pour que nous ayons ces moments de synthèse créative, pour que nous arrivions à créer les images qui transcendent notre propre connaissance, les images qui nous transcendent, il est nécessaire que notre connaissance demeure en état de séparation, en état d’absence de structures conceptuelles. Sinon, nos idées, nos pensées et notre imagination ne seront que la répétition de la mémoire, - le mimétisme de nous-mêmes.

 

Ce commentaire, si direct et dur qu’il soit, n’est certainement pas un véhicule transportant dans le Mundus Imaginalis, mais il montre ce que le discours indirect n’est pas.

 

An de Crayen

 

 

 

 


 

 

– Eh bien, voilà, " nuda veritas ".

 

– Tout est raison et temps ! J’étouffe ! Je sais ! Ah, maintenant je sais tout !
Que faire ? Espace ! Ignorance ! Mafame ! Quessébo ! 
Où êtes-vous ?

 

– Cher ami Manuscrit, ne désespérez pas. Il est difficile d’imaginer que l’ultime résidu de votre ignorance personnelle puisse être converti en raison car, pour cela, il faudrait infiniment de connaissance.

 

– Dites-moi, sachant le tout, sans mystère, que deviens-je ?

 

– Votre raison, tout en dominant et poursuivant la destruction de l’ignorance, subira la division, et cela à cause de son expansion. Vous éclaterez. Les éléments dont vous étiez composé s’éloigneront, et si la vitesse de communication à l’intérieur de votre raison devient inférieure à celle de l’expansion, ils deviendront indépendants. De nouveaux manuscrits naîtront. Tous posséderont une raison-mémoire élémentaire qui, dans de nouvelles conditions d’ignorance, tentera de transformer cette ignorance en raison : afin de comprendre le mystère de son temps et de son espace.

 

 

COMMUNIQUE I DU MANUSCRIT :
PAR INTER - TETE // CAVERNE AUX SPLENDEURS //

Certes, une éclipse totale de l’esprit humain est moins impressionnante que celle du soleil, mais elle a ses qualités cachées. La lecture du livre d’Erspine, par exemple, nous permet, en toute sécurité, d’observer, de décrire et de comprendre ce rare processus d’effondrement mental.

 

 

COMMUNIQUE II DU MANUSCRIT :
PAR INTER - TETE // CAVERNE AUX SPLENDEURS //

Moi, Manuscrit d’un Auteur Anonyme, déclare, par la présente, que le livre " Erspine ou le visage de l’espace ", est écrit de A à Z par Andrzej Swietochowski, un auteur organique. Je décline toute parenté d’idées ou de suggestions présentées dans ledit " livre ". En bref, je rejette toute responsabilité civile et militaire en la matière. Et je dis à cet Andrzej eS ceci :

 

O ! Tête de bois !

O ! Crâne de pierre !

Tu ne conçois

que ce qui se voit.

Tu erres dans le bois.

Tu bois de la bière.

Tu crois en toi.

O ! Solitaire !

impaire,

prospère,

dépositaire,

non-linéaire,

et réglementaire !

O ! Sectaire !

O ! Endroit qui perçoit,

et croit que le moi

est roi.

O ! Porte-soi !

Garde ton sang-froid

car tu reçois

le droit

à la croix.

 

Et je pense que je dis bien ce que je dis.

 

 

 

CECI  EST  LA SUITE  DU LIVRE " ERSPINE "

Une nouvelle fois, la réalité semble bien rejoindre la théorie exposée dans l’article d’An de Crayen. En effet, il est explicite que de nombreux mots ou, encore, en continuant la terminologie de l’article, de nombreux éléments évoluant librement dans la nature, - neutres et innocents - ont été sélectionnés arbitrairement et rassemblés sous forme de " Communiqué II " pour une seule et unique raison : expérimenter l’état de conscience d’union ou de plaisir lors de cet assemblage. Par qui ? Par monsieur Manuscrit, bien sûr. Et c’est pourquoi moi, c’est-à-dire l’auteur du livre d’Erspine, je me sens obligé de répondre à ce monsieur :

 

Dense,

dense,

dense est le présent,

dépasse,

dépasse,

dépasse le temps,

temps,

temps,

temps t’embrasse

surpasse,

surpasse,

surpasse le sas

du temps

espace,

espace,

espace ton temps.

 

 

COMMUNIQUE III DU MANUSCRIT :

Quand tu

m’embrasses

je me

dépasse

et je prends

une tasse

de lait.

 

 

Là-dessus, je dis :

Danse,

danse,

dans ta substance,

dans,

dans,

dans ta conscience.

 

 

Sur quoi apparaît la Reine Ysse :

– Pax, amyz, de par Sainct Crypt, pax. Estez vous venuz icy, dans le livre Erspine, pour vous disputer ou bien pour apprendre la vérité sur la Saincte Relique Pe ? Un peu de transcendance. Voz paternosters les avez vous dicts aujourd’hui ?

 

– Pas encore, Dame, répondîmes-nous, mais nous les chanterons toute de suite selon votre volonté.

 

Et nous, c’est-à-dire monsieur Manuscrit et moi, Andrzej eS, nous allâmes dans la chapelle de Saint Crypt où nous fîmes devant le saint les voeux de ne plus jamais nous disputer. Puis, via l’Inter-Tete de la chapelle, nous nous connectâmes à la bedepeuni ( Banque de Prières Universelles ) et nous louâmes la prière " Paternoster " pour 24 heures et nous donnâmes l’ordre permanent (pour ces 24 heures) de diffuser cette prière (via le satellite V.O.X.) dans les soixante-quatre directions du monde. Ensuite, nous nous déconnectâmes de l’Inter-Tete et, suivant le mode d’emploi de la prière, nous la chantâmes 44 fois:

 

Oublie ton pays,

oublie ta maison,

oublie tes frères,

et tes soeurs,

oublie ton père

et

ta mère,

oublie le soleil,

oublie tes amis,

ta conséquence,

et ta conscience,

oublie " je suis ".

Découvre ton pays,

découvre ta maison,

découvre ton frère,

et ta soeur,

découvre ton père

et ta mère,

découvre le soleil,

découvre tes amis,

la conséquence,

la conscience,

découvre " je suis ".

 

Et comme il ne se passait rien de remarquable, nous fîmes devant le saint les voeux supplémentaires de ne plus jamais prononcer le " je suis ".

 

Or, à peine prononcions-nous le dernier " je suis ", que nous ressentîmes une étrange énergie entrant en nous par nos cornes. Cela peut paraître choquant, mais franchement, en ce moment, nous ne pouvions pas contrôler les événements. Chargés d’une énergie, dont nous ne connaissions guère la nature, nous remarquions que nous étions transportés en arrière dans le temps. Ainsi nous nous aperçûmes que nous étions à la page 31 d’Erspine, sur un poteau électrique... Le temps reprit sa vitesse ordinaire et nous recommançâmes notre histoire...

 

Cependant, les habitudes ne sont rien de grave, simplement elles sont, - existence. On les attrape et on les perd, comme la vie ou la mort. Nous avons donc vite pris l’habitude de nous déplacer dans cet étrange " Mundus Rationalis ". Car en fait, dans ce monde, il suffit de suivre son destin.

 

Or, dans Erspine, le livre de notre destin, l’avenir avait été décrit par la phrase :