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Les Couleurs

 

Dès l’aube,
quand les oiseaux se réveillent
sur les branches
et que la rosée forme ses premières gouttes
sur les feuilles froides de la nuit,
quand l’immobilité du repos inspire l’air
pour le souffler vers les nuages
et quand les pétales des fleurs
ramassent leurs forces pour s’ouvrir
et que le premier rayon du soleil
tombe sur le sommet du plus grand sapin ...

les gouttes nouvellement créées par la rosée
glissent à l’intérieur des fleurs -
commencent à naître les couleurs :

du gris
  surgit
    rouge
      verts
        bleu
          jaune
            et
              toutes les autres,
                qui n’ont encore
                    jamais été nommées,
                        couleurs libres,
                            nouvelles, à toi,
                                    tourbillon fou
                                            de la création,
                                                    par toi
                                                              seulement
                                                                        perçues,
                                                                                les couleurs
                                                                                           de ta vie.

Couleur :

enfant du soleil
et de la conscience
métamorphose secrète
d’une ombre grise,
héritière de la lumière,
en union, origine du blanc.

 

 

 

 

 

 

Y

Se tenant d’une corde
à bord d’un petit voiler ...

Autour l’eau et le ciel d’azur,
les nuages se mesurent avec des vagues.

 

Est-ce la fin ? Ou plutôt le début d’une aventure
d’un voyageur sans corps ?
Sans ordre ?

 

La tempête remplit le blanc de la voile,
comme une idée nouvelle, manquante.

Attrapée par l’esprit elle s’enfuit vers l’avant,
se perd, et renaît et souffle dans le temps,
intriguée par le manque de résistance.

 

Avance le bateau gonflé par le rêve,
chargé jusqu’au fond de la cale
de symboles et de rien.

 

A l’horizon un nuage grisâtre
coupé en deux par le disque solaire.

L’orage ? Une lumière boréale ?

Ou bien une onde du réel ?

 

En arrière, le sillage vert traîne
comme une vie - se noue et se dénoue à la surface.
Erre.

 

Le vent gai et triste
arrache les souvenirs,
chante parmi des formes de la pensée.

La musique de cordes et de voiles s’apaise.

Navigue le cortège d’images,
enchanté jusqu’aux profondeurs,
sans raison.

Un rêve.

 

 

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