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ARCHIVUM  MUNDI
Dépôt : ARCH.UN.  LE VIDE : folios 102 - 104
Regist. VACUUM ART /  /
BAGARRIS

 

 

7.0  L’ABSURDE  ET  LA RAISON

Il n’est pas de choix entre " être ou ne pas être ",
car ces deux états sont également absurdes.

 

 

7.1. LE PRINCIPE UNIQUE

7.1.1. PERFECTION

Imaginons un monde gouverné par un seul principe. A priori, c’est un monde parfait, où toute loi, donc toute relation, sont le prolongement de ce même principe, sa conséquence.

Cependant, le concept d’un tel monde, comme tout concept, est limité : à travers la limite, il évoque un monde " hors de principe unique ". Et puisque notre mode est gouverné par un seul principe, l’autre principe " extérieur " ne peut être que sa négation. En conséquence, ce monde sera gouverné par deux principes opposés.

7.1.2. Posons que le principe unique soit le principe d’union, et sa négation - le principe de séparation.

La réalisation d’un seul principe, c’est-à-dire l’élimination de tout autre principe, mène, dans le cas d’un monde d’union, à l’union dans un point infiniment petit, ou à la séparation infinie, dans le cas d’un monde de séparation. Donc, l’adoption d’un seul principe mène à des situations fondamentalement absurdes, extrêmes. (6.4.)

 

 

7.1.3. IMPERFECTION

– En quoi consiste l’imperfection ?

– Cela ne peut être que la présence de l’opposé dans le principe même - la conséquence de sa limitation ou, encore, de sa conception.

– Certes, ni l’état d’union ni l’état de séparation des choses, dont ce monde est composé, ne sera jamais parfait, unique, pur.

 

NOTES :

  • Ce qui n’a pas de limite ne crée pas de l’opposé.

  • Aussi, pourrait-on dire ici que le principe parfait est unique, alors que le principe imparfait est composé, multiple.

 

 

7.1.4. LES TROIS DOMAINES

L’application du principe imparfait mène à la formation de trois domaines : deux extrêmes, où les choses sont dominées essentiellement par le principe ou son opposé et, entre eux, le domaine modéré où le principe et son opposé sont équivalents.

Dans le cas du monde union-séparation, le premier domaine est l’aboutissement de la perfection du principe même d’union. C’est la perfection de la connaissance, la perfection du compactage et de la concentration. C’est aussi la présence de la matière pure et presque parfaite dans sa réversibilité - symétrie d’états ; une matière qui se réfère à elle-même.

L’autre domaine extrême est la réalisation de la négation du principe d’union. C’est le domaine de l’ignorance, de la connaissance séparée, dispersée, multiréférentielle, c’est la complexité des relations presque infinies ou le règne de l’irréversibilité, de l’asymétrie.

Et enfin, le troisième domaine de la perfection " raisonnable " - la limite - médiateur - entre les extrêmes (2.1.3., 5.2.3., 5.19.3.). C’est là, dans ce monde sage ou modéré, que l’union et la séparation, la symétrie et l’asymétrie, sont tellement " déformées " qu’elles font presque l’égalité : ni l’une ni l’autre ne domine, ne peut devenir " principe ". (5.18.8.)

 

 

7.1.5. SOUS-DOMAINES

Aucun domaine n’étant parfait, on doit, dans chacun, retrouver les trois sous-domaines et, dans chaque sous-domaine, trois sous-sous-domaines et ainsi de suite. A chaque niveau de considération on peut, en conséquence, délimiter une zone de " raisonnable " entourée de deux absurdités " irraisonnables ".

A ce stade, le raisonnable apparaît, d’un côté, comme l’unificateur de ce qui est opposé et, de l’autre, comme un diviseur des perfections extrêmes, donc comme un créateur du duel.

Toujours entouré des deux absurdités dont il provient et lesquelles il crée, le raisonnable est la limite ou, encore, pensée.

 

 

7.1.6. EVOCATION - PENSEE

C’est ainsi qu’une absurdité, par exemple un domaine d’union, à travers le domaine raisonnable, " la limite ", s’attribue - pense - le troisième domaine de séparation, lui nécessairement opposé et également absurde. Ce domaine " sait " que l’autre " est ". Ce processus de complémentation est l’évocation de l’opposé.

De la même manière, un domaine en état de séparation, à travers la limite du raisonnable qui le confine, évoquera un domaine opposé d’union, un domaine absurde.

 

 

7.1.7. DESTRUCTION DU RAISONNABLE

La dissolution du raisonnable-limite, l’effondrement du miroir qui soutient la symétrie des opposés, suppriment l’évocation locale, unissent les absurdes. Bien évidemment la naissance de cette unité, de cette asymétrie locale, n’est rien d’autre que la création d’une nouvelle absurdité qui, à sa limite, évoquera son opposé, donc un domaine séparé. La destruction de la limite locale " déplace ", en effet, cette limite et, avec elle, l’évocation vers la périphérie, crée un vide du raisonnable.

 

 

7.1.8 CREATION DU RAISONNABLE

L’évocation locale, la division de l’union, ou bien l’union de ce qui est séparé, forment la limite, produisent de la symétrie, créent du raisonnable. C’est la naissance d’une limite, de ce miroir local, la production des nouveaux opposés qui, eux, séparés par la limite créée, deviennent de nouveaux domaines absurdes, donc virtuellement rationalisables.

Une autre façon d’envisager ce problème est de dire que c’est le raisonnable qui " est ", et qu’en évoquant ou en " connaissant " ce qui " n’est pas ", il tend vers l’un ou l’autre état absurde pour briser la symétrie de son monde.

Ainsi, le raisonnable dérive vers l’union ou vers la séparation, pendant que les états d’union et de séparation extrêmes, absurdes, tendent vers le raisonnable afin de créer, chacun, la symétrie de son absurdité. ( Annexe A1.2.)

Le processus de création et d’annihilation de la limite-pensée est la conscience.

 

 

7.2. L’INDIVIDU " I "

7.2.1. Tout domaine considéré arbitrairement comme raisonnable, nous allons appeler - individu - et le symboliser par la lettre " I ". ( fig. 9 ).

L’individu, suivant le " principe " des trois domaines, est entouré de deux domaines absurdes, opposés, et il peut évoluer soit vers l’état d’union plus grande que la sienne, soit vers l’état de séparation plus profonde.

Aussi, est-il composé d’autres individus : chacun d’eux est une connaissance, un raisonnable local accompagné de ses deux absurdités.

 

 

7.2.2. REFERENCE

L’individu détermine son état en le comparant avec l’état de la référence extérieure, donc, nécessairement, par la comparaison avec un domaine absurde. Cette comparaison est réalisée par l’observation - communication, par le processus de conscience. Une référence extérieure permet à l’individu la détermination localement objective et, ensuite, l’évolution vers l’état de référence ou vers son opposition. Effectivement, le raisonnable se construit de l’absurde.

 


Extrait du livre " Le Vide " , page 102